Historique – appelé alors « colf » qui viendrait de l’allemand « kolbe » et signifie bâton, ce sport est importé des Pays-Bas où il est pratiqué dès le 18e siècle. Sa pratique se répand au 19e siècle dans des clubs privés en Écosse et en Angleterre. Au début du 20e siècle, les Américains se l’approprient. Suivent d’autres pays : Afrique du Sud, Allemagne, Espagne, Corée du Sud, Japon ou encore Australie. En 2010, plus de 82 millions de personnes le pratiquent. Des épreuves de golf sont disputées lors des Jeux olympiques de Paris en 1900puis à nouveau en 1904 à Saint-Louis, puis ce sport disparaît du programme des JO pendant 112 ans. Le golf est réintégré au programme des Jeux olympiques de Rio en 2016. La fédération mondiale rassemble 127 fédérations issues de 122 pays et compte aujourd’hui plus de 90 millions de joueurs. Selon des données transmises, on compte environ 38 000 parcours dans le monde, présents dans 82 % des pays répertoriés, soit 206 pays sur 251, dont le Gabon. 

Michel Valette

EE : Monsieur Michel Valette, vous êtes le président du club de golf de Libreville. Vous travaillez et résidez au Gabon depuis un certain temps et êtes passionné de ce sport. Quelle est la structure administrative du club de golf de Libreville ? 

Le Golf Club de Libreville a été créé en 1964, il est dirigé par une association (loi du 10 décembre 1962). Le parcours s’étend sur 38 hectares. Le club est piloté par un comité directeur composé d’une dizaine de membres bénévoles. Nous en avons la responsabilité depuis 2018 et un nouveau bureau sera élu dans quelques mois. 

EE : Que représente ce sport au Gabon ? 

Le golf au Gabon est un sport de niche que nous avons voulu vulgariser, avec un certain succès. À notre arrivée il y a cinq ans, nous avons constaté que la population des golfeurs était principalement expatriée, avec une moyenne d’âge élevée, proche des 60 ans. 

Face à cette situation, nous avons élaboré une stratégie afin d’une part de rajeunir la population de golfeurs et d’autre part d’attirer un maximum de joueurs africains, notamment des Gabonais. Pour cela, nous avons élaboré une grille tarifaire favorisant la population visée. 

Nous sommes fiers aujourd’hui des résultats obtenus en 5 ans : nous avons doublé le nombre de membres et avons réussi à attirer un échantillon de toutes les communautés présentes au Gabon (chinoise, coréenne, libanaise, française et gabonaise principalement). 

Le prochain défi consistera à attirer un plus grand nombre de femmes qui ne représentent qu’environ 20 % des membres actuellement. Contrairement à beaucoup d’idées reçues, le golf est également un sport et nous souhaitons le promouvoir au plus haut niveau. 

Pour cela, nous travaillons en étroite collaboration avec la Fédération gabonaise de golf (FGG), à qui nous mettons à disposition gracieusement nos installations afin de permettre l’entraînement d’une quarantaine de jeunes. 

Par ailleurs, nous projetons de créer une académie de golf, entièrement financée par le GCL, afin d’aider des jeunes à fort potentiel à devenir les grands champions de demain, en leur fournissant une formation et un appui matériel et scolaire. 

EE : Quelle est votre démarche pour inciter les jeunes à s’inscrire au golf ? 

Avant le covid, nous avions entamé des démarches auprès des établissements scolaires de la place afin de proposer des cours de golf aux enfants. 

Malheureusement, la crise sanitaire a stoppé cet élan. Actuellement, la majorité des enfants qui jouent au golf sont des enfants de golfeurs. Nous allons reprendre une action de promotion du golf auprès des jeunes afin de conjuguer toutes les dynamiques nécessaires au développement futur de notre sport. 

EE : Combien existe-t-il de parcours de golf au Gabon ? 

Il existe trois parcours de golf au Gabon : à Port-Gentil, Moanda et bien entendu Libreville. 

En raison de la population de Libreville et de sa situation géographique, le GCL, est le plus fréquenté des trois. Le golf de Moanda, dans le Haut-Ogooué, compte également un grand nombre de membres. 

EE : Pour certains, ce sport est qualifié d’onéreux, réservé à une certaine catégorie sociale. Quels sont vos messages, vos actions pour bousculer ces allégations ? 

Aujourd’hui, le golf est un sport tout à fait accessible. Il est possible de débuter avec du matériel d’entrée de gamme ou d’occasion peu onéreux. 

Nous avons également mis en place une grille tarifaire attirante pour les jeunes et des formules permettant aux novices de s’y essayer à moindre coût. 

EE : Ce club est neuf, il a été reconstruit à la suite d’un incendie. Le service restauration fait preuve d’un grand professionnalisme. Vous êtes géographiquement bien placés, avec la zone industrielle d’Oloumi à quelques encablures. Étant donné qu’il est ouvert à un large public, pour quel pourcentage la partie restauration participe-t-elle au chiffre d’affaires ? 

En effet, en octobre 2021, un incendie a intégralement détruit le club house qui a été rasé, reconstruit, et remporte effectivement un vif succès. 

La location des locaux, sous forme d’un bail commercial, permet au club des revenus récurrents à hauteur d’environ 10 % du budget annuel. 

Outre la restauration ouverte tous les jours sauf le lundi, cet espace est proposé pour l’organisation d’anniversaires, d’after-work ou tout autre événement. 

De la pizzeria au restaurant haut de gamme, cet endroit est un lieu de rendez-vous idéal pour toutes les catégories de clientèle. 

EE : Le golf de Libreville est-il légitimé par la fédération internationale ? 

Le parcours de golf de Libreville est reconnu par le Royal and Ancient. 

Même si ce n’est pas le cas aujourd’hui, nous travaillons avec la fédération afin d’en faire peut-être une compétition inscrite dans un circuit important. 

EE : Revenons à l’actualité golfique. Vous organisez un tournoi interafricain du 25 au 29 mai, c’est-à-dire le week-end de la Pentecôte. Annoncez-vous une nouveauté ? Combien y aura-t-il de participants ? Combien de nationalités seront-elles représentées ? Qui sont vos partenaires ? 

Effectivement, comme chaque année, l’Open de Golf de Libreville se déroulera à la fin du mois de mai, pendant le week-end de Pentecôte. 

Les meilleurs professionnels du continent, venant de nombreux pays, s’affronteront sur notre parcours pendant une semaine, dont Vincent Nyamador Torgah, le Ghanéen tenant du titre et multiple vainqueur du tournoi. Par ailleurs, pour la première fois, grâce à un de nos grands sponsors, nous allons organiser un tournoi professionnel féminin. 

Nous attendons cette année près de 80 professionnels, dont une vingtaine de joueuses, et vous invitons à venir nombreux les encourager sur le magnifique site du Golf Club de Libreville de Mindoubé. 

Une compétition amateure verra également environ 150 joueurs s’affronter dans leurs différentes séries. 

Nous profitons de cette occasion pour remercier chaleureusement l’ensemble de nos sponsors qui nous soutiennent depuis de nombreuses années et sans qui cet événement ne serait pas réalisable. 

Nous avons en effet professionnalisé notre offre de partenariat par la mise en place de supports physiques et digitaux de qualité leur permettant la meilleure visibilité. 

Une trentaine de sociétés installées au Gabon parrainent cet événement qui apporte à notre pays une plus grande exposition, tant sur le plan touristique qu’économique, pendant toute la durée du tournoi. C’est sous l’égide de Monsieur Franck Nguema, ministre des Sports, que le coup d’envoi sera donné le 24 mai 2023.